La seconde posture éducative revient à mettre beaucoup de cadre mais peu d’attention à l’élève. Face à une situation de non-respect, le principe est de recadrer le jeune de la manière la plus claire possible, mais sans discussion.
Tout comme le « cool », la posture de l’autoritaire est une posture nécessaire dans le quotidien éducatif d’un établissement. Dans de multiples situations, il est indispensable de recadrer les jeunes, sans qu’il ne soit possible pour autant de prendre le temps de bien leur faire comprendre la situation ou bien d’expliquer le pourquoi de la réaction. C’est le cas lorsque les jeunes sont trop nombreux pour que l’on puisse avoir un discussion en aparté sans renoncer à veiller sur l’ensemble du groupe. C’est le cas aussi dans les situations où les jeunes « testent » justement le cadre.Lorsqu’un jeune cherche les limites par rapport à son comportement, il est peu opportun qu’il reçoive comme réponse un temps de discussion et d’attention. Le risque est qu’il comprenne inconsciemment qu’il n’y a pas là une limite mais bien un moyen d’obtenir de l’attention. A l’inverse, montrer la limite de manière ferme (mais bienveillante) est dans ce cas plus qu’opportun.
Si la posture de l’autoritaire, est nécessaire, elle n’est pas forcément constructive. Tout comme pour le cool, elle peut en fait être négative ou positive selon la manière dont elle est incarnée. Lorsqu’un adulte dit par exemple « c’est comme ça parce que c’est moi le chef », « parce que c’est moi qui l’ai décidé », « parce que tu es élève et sous mes ordres », on est en général dans la version autoritaire négative. Le jeune comprend la relation de domination et, en apparence, cela peut faire cesser le comportement problématique. Mais c’est surtout par peur et avec le message implicite que, dans la vie, c’est une question de force et non de justice.
A l’inverse, l’autoritaire positif sanctionne et cadre, mais au nom de son rôle et des règles qu’il a à faire respecter. «C’est comme ça parce que ce sont les règles et que c’est mon rôle de les faire respecter» est un phrase type de l’autoritaire constructif. Ou bien«c’est comme ça!», mais avec le souci d’avoir plus tard une explication en aparté pour expliquer le bienfondé d’une décision. Pour être positif, l’autoritaire a donc presque toujours besoin qu’un cadre soit préalablement posé, pour pouvoir y faire référence rapidement, sans autre forme d’explication ou de justification. (Pour l’ensemble des techniques de construction du cadre, voir ici).