Pour punir à l’école, le réflexe est souvent de « faire écrire ». Cela va dans le sens des apprentissages et est considéré par beaucoup comme « la moindre des choses ». Si les élèves concernés ont un rapport compliqué à l’écriture, la stratégie comporte cependant quelques effets pervers : elle rajoute un frein à la démarche réparatrice proposée tout en associant l’écriture à quelque chose d’encore plus négatif : la punition. Pour ces raisons, il est souvent judicieux de se diriger plutôt vers la construction d’un panneau qui, sans l’effacer, adoucit le rapport à l’écriture et amène en même temps une dimension visuelle et créative supplémentaire.
A partir des faits, on lance le jeune dans un processus de réflexion sur ce qu’il a fait et sur les problématiques qui y sont liées.
De manière plus ou moins accompagnée, lancer le jeune dans une démarche d’investigation sur le ou les thème(s) identifié(s). Cette démarche peut être une démarche de rencontre d’acteurs (de sa famille, de l’école, de son quartier…). Elle peut aussi se faire sur le Net (avec alors les précautions d’usage).
A partir des recherches, identifier des idées importantes, un enchainement entre elles, des images qui permettent de les illustrer. Faire un brouillon du panneau.
Avec le matériel disponible (panneaux en cartons de couleurs variées, crayons, magicolors, etc.), réaliser le panneau. Ne pas hésiter à rajouter du dessin, de la décoration, des découpages originaux…
C’est la phase finale : rendre le travail public. Il est évidemment important que le panneau termine sa course sur un mur bien en vue de l’école ou de l’institution, mais il est tout aussi important que, avant cela, il ait fait l’objet d’une présentation. Que ce soit devant la classe, devant le conseil ou simplement devant le titulaire et/ou le représentant de la discipline, la présentation du panneau est un moment fondamental pour que l’élève bascule dans sa posture individuelle : depuis « celui qui a fauté » vers « celui qui rend service et peut être fier de lui ». Il est également important qu’il soit félicité pour cette action. Selon les circonstances, l’élève aura besoin d’une aide plus ou moins grande pour réaliser cette partie finale et délicate de la réparation.
Pédagogie institutionnelle